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LA LETTRE DE MEDIAS N 14
N O U V E L L E S
N O U V E L L E S
d'Etat ou de gouvernement à Tunis les 5
et 6 décembre 2003, à l'initiative du
Président Ben Ali. Cinq pays du Sud
(Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie,
Libye) et cinq pays du Nord (France,
Italie, Espagne, Portugal, Malte) y étaient
représentés, ainsi que les plus hauts
représentants de l'Union européenne
(MM. Romano Prodi, Javier Solana et
Chris Patten).
Parallèlement, dans un document pré-
paratoire à la 6
ème
Conférence des
Ministres européens des Affaires
étrangères des 2 et 3 décembre 2003 à
Naples, l'Allemagne, Chypre, l'Espagne,
la France, le Royaume-Uni, la Grèce,
Malte, la Pologne et le Portugal ont
plaidé pour la relance du partenariat
euro-méditerranéen.
9
ème
Conférence des Parties
(COP) de l'UNFCCC :
quelques timides avancées,
mais...
L
a 9
ème
Confé-
rence des Parties
de l'UNFCCC
s'est déroulée à Milan du
1
er
au 12 décembre
2003. Nous évoquerons
plus bas les positions des
USA et de la Fédération
de Russie. Quelques dispositions ont été
prises, qui peuvent avoir des impacts sur
certains organismes du réseau MEDIAS.
Ainsi, deux fonds ont été créés pour
venir en aide aux pays en voie de
développement affectés par les effets du
changement climatique : le Fonds Spécial
Changement Climatique et le Fonds pour
les Pays les Moins Avancés. Vingt pays
industrialisés fourniront 410 millions
de $ US par an aux pays en voie de
développement au travers de ces fonds et
d'autres mécanismes. L'Union euro-
péenne apportera une contribution de 369
millions.
...Les Etats-UUnis
d'Amérique ne signeront
toujours pas les prochains
Protocoles Multilatéraux
sur l'Environnement...
E
n 2002, les émissions en «équiva-
lent CO
2
» des USA ont augmen-
té de 0,5 % par rapport à 2001, et
de 10,9 % par rapport à 1990. Les poli-
tiques de substitution proposées par l'ad-
ministration américaine, ont été évo-
quées dans les «nouvelles» de notre
dernière lettre. Lors de la 9
ème
Conférence des Parties de l'UNFCCC,
évoquée plus haut, Paula Dobriansky,
Sous-secrétaire d'Etat aux Affaires mon-
diales, a comparé le Protocole de Kyoto
à «une camisole de force réglementaire
irréaliste et toujours plus dure, réduisant
la consommation d'énergie» et donc con-
firmé que les USA ne le signeront pas.
...Et adoptent un plan
stratégique pour leur
Programme Scientifique
sur le Changement
Climatique...
L
e projet de loi S139 du Sénat,
«Loi pour la Gestion du Climat»,
qui aurait accéléré la réduction
des émissions des gaz à effet de serre aux
Etats-Unis et établi une plate-forme de
négociation des émissions nationales, a
été rejeté lors du vote du 30 octobre
2003, par 55 voix contre 43.
En février 2002, le Président George
W. Bush a annoncé la création du
Programme Scientifique sur le
Changement Climatique (CCSP) afin de
coordonner et de diriger les efforts de
recherche américains, dont le
Programme de Recherche sur le
Changement Global (USGCRP) et
l'Initiative pour la Recherche sur le
Changement Climatique (CCRI), lancés
par le Président en juin 2001. Les objec-
tifs du CCSP sont de compenser les
objectifs à court terme du CCRI par
l'ampleur de l'USGCRP. Quelque 250
scientifiques ont participé à la rédaction
de la version préliminaire du plan
stratégique et du document final (juillet
2003). Un site Internet permettant de
recevoir et de visualiser les commen-
taires a été mis en service (
www.climate-
science.gov
). Le plan stratégique est basé
sur ces questions scientifiques majeures :
- composition de l'atmosphère,
- variabilité et changement climatique,
- cycle de l'eau,
- changement d'utilisation et d'occupa-
tion des sols,
- écosystèmes,
- contributions anthropiques et réponses
aux changements environnementaux,
- stratégie de modélisation,
- développement des ressources d'aide à
la décision,
- observation et surveillance du système
climatique,
- gestion des données et information.
Ces activités sont regroupées en inté-
grant la recherche sur le climat et le
changement global, tandis qu'un plan de
communication permet de diffuser les
résultats. La recherche et la coopération
internationales sont également encou-
ragées. Les scientifiques des USA ont été
présents dès le début dans le réseau
MEDIAS, jouant parfois un rôle majeur.
Cet appel devrait conduire à intensifier
avec eux des échanges extrêmement
fructueux.
...La Russie reste elle aussi
très réticente, mais le Japon
approuve le Protocole de
Kyoto...
L
ors de la 7
ème
Conférence des
Parties de l'UNFCCC qui a vu
naître à Marrakech un accord sur
le Protocole de Kyoto. Des concessions
importantes avaient été faites au Japon et
à la Russie.
Lorsque le Président Vladimir Poutine
a ouvert la Conférence Mondiale sur le
Changement Climatique qui s'est tenue
à Moscou du 29 septembre au 3 octo-
bre 2003, il a déclaré que le problème du
climat n'avait pas seulement une portée
scientifique mais aussi pratique. La
Russie étant un pays nordique, le change-
ment climatique pourrait même
éventuellement lui être bénéfique d'un
certain point de vue. Mais la Russie
devrait également penser aux con-
séquences qui pourrait conduire à des
catastrophes dans certaines régions
(inondations, sécheresse,...). Tous les
impacts négatifs et peut-être même posi-
tifs du changement climatique global
devraient être envisagés sur le long
terme. Au cours de la deuxième journée
de conférence, le Professeur Andreï
Illarionov, conseiller économique du
Président Poutine, a adressé dix ques-
tions importantes à la Conférence. Les
participants impliqués dans le travail du
GIEC ont émis des réponses, qui ont été
présentées par le Professeur Bert Bolin,
président honoraire de ce Groupe.
Néanmoins, M. Illarionov a conclu que la
Russie n'était pas encore prête à ratifier
le Protocole de Kyoto, en argumentant
qu'il existait encore des incertitudes
scientifiques, voire même des irrationa-
lités économiques.