changement de climat sur les réseaux fluviaux et les flux
des rivières est une particularité permanente et impor-
tante de la dynamique de la surface terrestre à l'échelle
des temps géologiques. L'accélération actuelle des varia-
tions de climat due aux activités anthropiques peut
aboutir à une réponse rapide de toutes les eaux continen-
tales.
Les impacts humains directs sur les écosystèmes aqua-
tiques sont plutôt régionaux ou locaux, mais peuvent
aboutir à de nombreux problèmes globaux (tableau 1 et
encadré).
The IGBP's Water Group activities
The primary goal of the Water Group is to understand the
role of continental aquatic systems in global biogeochemical
cycles and how the fluxes of material associated with them
(water, sediments, nutrients, pollutants) have been influ-
enced by and responsive to global change of climate and
land use over past, present and future time frame.
Considering the multiple facets of this goal, the existing IGBP
activities in this field, and the still limited means of the Water
Group, six main questions are selected :
Lettre pigb-pmrc France
10
Des changements régionaux aux changements
globaux sur les écosystèmes aquatiques continentaux
La modification dramatique d'écosystèmes : quelques exemples
Le fleuve Amu Darya et la mer d'Aral ne sont pas les seuls écosystèmes aquatiques continentaux dramatiquement
affectés par la modification du régime d'écoulement des rivières ; le Nil (drainant 2,8 10
6
km
2
), le Colorado (0,6 10
6
km
2
), ne déversent pratiquement plus d'eau, de nutriments ou de sédiments dans la zone côtière. Actuellement, les
plus grands fleuves du monde sont déjà influencés par d'immenses barrages et/ou des dérivations de l'eau (Colombie,
Missouri, Rio Grande ; Orenoque, Parana ; Volta, Niger, Nil, Orange, Zambèze ; Indus, Huang He, Chiang Jiang, Ob,
Yenissei, Sir Daria ; Volga, Don, Dniepr, Danube ; Murray). Cela aboutit à un dépôt global et à un piégeage des sédi-
ments et du carbone organique particulaire fluviaux estimé à 20 % et à un temps de transfert global de l'eau des
fleuves retardé d'une année pour de nombreux systèmes fluviaux, ce qui affecte beaucoup la morphologie fluviale. De
plus, beaucoup de systèmes fluviaux sont aussi chenalisés pour la navigation.
Les réservoirs artificiels
Actuellement, la surface totale des réservoirs est estimé à 500 000 km
2
et leur volume à 6 000 km
3
. L'artificialisation
du cours des fleuves et la rupture de leurs connections longitudinales sont maintenant très répandues dans
l'Hémisphère Nord, où elles ont déjà affecté la biodiversité des systèmes aquatiques, particulièrement pour les espèces
de poissons.
Azote, Phosphore et Silice
A la suite de sources multiples de pollutions, les apports fluviaux à la zone côtière d'azote inorganique et de phos-
phore ont déjà été multipliés à l'échelle globale par un facteur 2,5 et 2, respectivement, tandis que la silice dissoute
est en diminution en raison de l'eutrophisation des systèmes fluviaux comme sur le Mississipi et le Danube. Dans cer-
taines régions, comme en Europe de l'Ouest, les flux d'azote et de phosphore ont déjà augmenté d'un ordre de
grandeur.
Mercure, Cadmium, PCBs...
Bien que moins documentées, des tendances analogues sont très probables pour certains métaux toxiques tels que
Hg et Cd et dans une moindre mesure pour Zn et Pb. De nombreux polluants organiques persistants tels que les
PCBs, les HAPs et même le DDT, encore fabriqué et utilisé dans certains pays, sont maintenant détectés dans les sys-
tèmes aquatiques continentaux.
La demande en eau
Dans les 25 prochaines années, la demande moyenne en eau va croître d'un facteur 1,4 à 2,9 pour les pays dévelop-
pés et de 3 à 10 pour les pays en voie de développement. L'irrigation est le principal usage et la principale consom-
mation de l'eau à l'échelle de la planète ; dans les régions les plus arides, il faut 50 ha de terres irriguées pour nourrir
1000 habitants : la superficie totale des terres irriguées devrait passer de 2,54 à 3,3 M km
2
d'ici 2025. Lorsqu'il existe,
l'usage municipal de l'eau est très hétérogène, de 10 à 500 litres par jour et par habitant. Globalement, déjà 61% de
l'eau utilisée (3 750 km
3
.an-
1
) est consommée, c'est-à-dire évaporée, ce qui correspond à une diminution de plus de
5% des apports d'eau continentale aux océans, et à un pourcentage beaucoup plus élevé pour certaines mers
régionales comme la Méditerranée.