Rencontre nationale de la recherche scientifique
sur l'effet de serre du 21 mai 2001 - Ministère de la recherche
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La variabilité climatique
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Le cycle du carbone
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Les impacts de l'effet de serre et les possibilités d'adaptation
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Les modèles : climatiques et économiques
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Société, économie et technologie
La variabilité climatique
Où en sommes-nous ?
Pour être à même d'estimer si la température du globe augmente et si les activités humaines ont déjà un impact sur le cli-
mat, il est indispensable de bien connaître les fluctuations naturelles du climat et leurs causes. Depuis 1994, date de paru-
tion de son dernier rapport, la position de l'IPCC sur le changement climatique a sensiblement évolué. Ce groupe d'experts
estime en effet qu'il existe désormais un faisceau suffisant de preuves pour affirmer que l'essentiel du réchauffement clima-
tique des 50 dernières années est lié aux activités humaines. La variabilité climatique observée à l'heure actuelle intègre
donc une composante anthropique qui se surimpose à la variabilité naturelle du climat. Pour appréhender correctement
l'évolution future du climat et ses causes, il est essentiel, pour bien séparer ce qui est dû à l'action de l'homme de ce qui
relève de la variabilité naturelle et donc d'améliorer nos connaissances sur les climats du passé. Il faut donc à la fois accu-
muler le maximum d'informations sur le passé et observer le climat actuel pour analyser l'ensemble des données recueillies,
qu'elles soient météorologiques, océanographiques, continentales ou paléoclimatiques.
La recherche en France
Les études portant sur les grands cycles climatiques et sur les changements rapides du climat, la modélisation des cli-
mats du passé font partie des domaines de recherche bien couverts par la communauté scientifique française. Les con-
tributions les plus marquantes concernent aussi bien l'acquisition que l'interprétation d'un ensemble très complet de
données portant sur les quatre derniers cycles climatiques. La communauté française, notamment dans le cadre du pro-
jet international PMIP d'intercomparaison de modèles, a acquis de solides compétences en modélisation. Par ailleurs,
grâce à leurs travaux sur les glaces du Groenland et les sédiments marins, les équipes françaises ont contribué à mettre
en évidence l'existence de variations climatiques rapides liées à des décharges massives et soudaines d'eau douce dans
l'océan Atlantique Nord. Paléo-océanographes, glaciologues et continentalistes français sont très présents sur ce thème.
Tous ces travaux ont une excellente visibilité internationale.
Il n'en va pas de même des recherches sur la reconstruction du climat du dernier millénaire. Dans ce domaine, encore
émergent en France, les activités portent sur la dendrochronologie, la glaciologie en régions polaires et tropicales,
l'étude des coraux et la reconstruction des forçages climatiques.
Le fait que l'utilisation des archives historiques ne soit pas développée dans notre pays et le manque de simulations longues,
avec différents jeux de forçage climatiques, font que la communauté nationale est quasiment absente des travaux sur la détec-
tion et l'attribution du changement climatique. La participation d'équipes françaises aux études de variabilité climatique sur
certains sites ateliers (Euro-Atlantique, régions tropicales, régions australes) apparaît donc comme un atout dans ces domaines.
Par ailleurs, le développement de modèles globaux à grille variable permet d'envisager des progrès dans la modélisation à
l'échelle régionale, ce qui devrait être bénéfique aux recherches visant à détecter le changement climatique.
En ce qui concerne l'utilisation des données instrumentales, les équipes françaises s'intéressent aux questions de
l'homogénéisation des séries temporelles, mais cet effort n'est pas intégré au niveau européen.
Le bilan des activités de recherche françaises dans le domaine de la variabilité climatique apparaît donc comme con-
trasté. Afin de le renforcer, le colloque de prospective " paléoclimatologie, paléoenvironnements " de l'INSU de Garchy
(décembre 1998) préconisait pour les thèmes du long terme et des changements rapides :
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l'étude des mécanismes des changements glaciaires/interglaciaire. Elle devrait progresser grâce à la poursuite des for-
ages de Vostok, EPICA et North-GRIP, en association avec les recherches océanographiques du programme IMAGES. Il
est nécessaire de développer en parallèle une hiérarchie de modèles (modèles couplés océan-atmosphère-biosphère,
modèles de complexité intermédiaire couplés à des modèles de calotte polaire, en particulier) permettant de tester les
différentes hypothèses et de mieux comprendre les mécanismes mis en jeu ;
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l'obtention dans différents milieux (sédiments marins et lacustres, glaces polaires, loess et dépôts polliniques conti-
nentaux) de séries nouvelles données permettant d'accéder à l'étude la variabilité décennale à centennale.
Des actions nouvelles pour renforcer le potentiel de recherche et combler nos retards
Comme actions nouvelles à développer, il est proposé de mettre l'accent sur la reconstruction de la variabilité clima-
tique sur :
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le dernier millénaire en France et en Europe, en suivant une approche multidisciplinaire,
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l'échelle régionale, pour laquelle on étudiera aussi la détection/attribution du changement climatique.
Lettre pigb-pmrc France - Changement global
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