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Toutefois, un véritable couplage entre les deux types de modélisation, dans la perspective du développement de "systèmes
experts intégrés" pour le changement climatique et ses impacts, est un objectif majeur mais qui demeure encore aujourd'hui
de moyen terme, si l'on veut en particulier se lancer dans une approche coût-bénéfice régionalisée et généralisée et aller au
delà des modèles compacts actuels qui utilisent des modélisations climatiques hyper simplifiées et peu réalistes.
Les perspectives nouvelles
On peut par contre identifier des besoins communs aux deux communautés, des liens à développer entre modèles et au
moins une piste pour une première tentative de couplage entre les deux types de modèles, autour des évolutions du "
land use ".
Concernant les besoins communs, les deux types de modélisation doivent introduire des contraintes sous forme de scé-
narios démographiques et économiques de croissance à long terme présentant une cohérence interne supérieure à celle
des exercices actuellement disponibles et qui soient aussi suffisamment désagrégés géographiquement pour que la vari-
abilité spatiale des émissions, de l'occupation des sols, ... puisse y être appréciée.
Un effort conjoint de réflexion conceptuelle et méthodologique devrait être entrepris pour identifier les échelles d'espace et
de temps les plus pertinentes pour les échanges d'information et la mise en cohérence des " inputs " et des " outputs " des
différents types de modèles.
Les évolutions du " land use " (état de surface, occupation des terres et pratiques culturales), qui sont " co-déterminées "
par les conditions climatiques aux échelles régionales et le contexte socio-économique mondial et régional, apparaissent
comme le point d'entrée privilégié d'un possible couplage entre modèles économiques et modèles climatiques.
Société, économie et technologies
L'adaptation de nos sociétés à un mode de croissance économique qui permette de prévenir l'aggravation du processus
de réchauffement climatique nécessitera une profonde évolution des comportements de l'ensemble des agents
économiques et des modes de consommation La transformation du système technique vers des technologies sobres en
émissions de carbone ne pourra s'opérer que si les conditions non seulement économiques mais aussi sociales et cul-
turelles sont réunies pour en favoriser l'émergence.
L'ensemble des disciplines des sciences humaines et sociales devrait pouvoir être mobilisé bien au-delà des quelques
équipes actuellement engagées (essentiellement des économistes) dans des projets de recherche relevant de la question du
"changement climatique" : la sociologie, les sciences politiques, la gestion, l'histoire, la géographie, la démographie, le
droit, l'anthropologie et la psychologie, ceci à la fois dans une perspective d'amélioration des connaissances et de contribu-
tion aux décisions publiques.
Les principaux programmes
Les différents programme Environnement du CNRS, notamment depuis 1988, ont mobilisé la communauté des sciences
humaines et sociales autour de la compréhension de la dynamique des rapports de l'homme à son environnement,
naturel ou anthropisé. Certains des thèmes qui ont été abordés dans ce cadre peuvent concourir aux recherches sur la
changement climatique, notamment à travers des travaux sur les conditions de prise en compte de l'environnement par
les entreprises.
La coordination des recherches est actuellement réalisé au sein du programme "gestion et impact du changement clima-
tique" (GICC), programme co-piloté par le Ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement et la Mission
interministérielle de l'effet de serre (MIES) en association avec l'ADEME. Ce programme fonctionne avec des appels à
proposition de recherche lancés régulièrement. Il a permis de mobiliser un certain nombre d'équipes scientifiques sur des
thématiques socio-économiques de la lutte contre l'effet de serre (mais pas seulement puisque le programme s'adresse
également à l'étude des impacts du réchauffement sur les écosystèmes). Les équipes de sciences sociales, autres que l'é-
conomie, sont toutefois peu présentes dans les réponses aux appels à proposition (droit, sciences politiques notamment).
Les activités de recherche socio-économique du Programme cadre européen, qui concourent à la définition des poli-
tiques face au changement climatique, reposent essentiellement sur la modélisation énergie-économie et environ-
nement et sur l'évaluation des coûts et bénéfices des politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les analyses économiques et technico-économiques jouent un rôle pour l'élaboration des stratégies de réponse au
changement climatique : scénarios, variantes d'impacts, coût-efficacité des options, interaction des économies, concep-
tion et évaluation de " nouveaux " instruments économiques (taxes CO
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, commerce d'émissions, synergie entre les
instruments...), externalités et économie du long terme. Les acquis européens dans ces domaines s'avèrent tout à fait
compétitifs par rapports à ceux des Américains, bien que pas encore assez diffusés.
Les principaux thèmes
Les négociations internationales sur le changement climatique et le rôle des différents acteurs
L'essentiel des travaux de recherche en sciences sociales dans le domaine du changement climatique s'articule autour des
Lettre pigb-pmrc France - Changement global
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