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Mortalité massive de gorgones et
d'éponges en Méditerranée Nord
occidentale en 1999
L'été 1999 a été marqué par une mortalité élevée de
gorgones et d'éponges sur une large partie de la
façade de la Méditerranée occidentale. Quelle en est
la cause ? Quels en sont les mécanismes ?
On savait déjà que les eaux profondes méditerranéennes
se réchauffaient ; il ne fait plus de doute aujourd'hui que
les couches de surface s'échauffent également (voir
encart). Depuis une douzaine d'années, les biologistes
accumulent les pièces à conviction : migrations vers le
nord d'espèces provenant de régions plus chaudes, modi-
fications d'abondance des populations, les espèces d'affi-
nité méridionale prenant le pas sur les formes d'affinité
septentrionale. Contrairement aux animaux nageurs, les
invertébrés fixés (ou sessiles) ne peuvent se déplacer pour
répondre au changement climatique. Bien qu'ils soient
adaptés aux conditions moyennes locales, ils sont cepen-
dant, en limite de zone de répartition, sensibles à une
forte variabilité annuelle. Ce sont donc en priorité les pre-
miers touchés lors d'évènements climatiques extrêmes.
L'été 1999 en est une parfaite illustration.
Les mortalités catastrophiques de l'été 1999
Durant l'été 1999, une mortalité massive de grands inver-
Mass mortalities in the north-west
Mediterranean
During summer 1999, a mass mortality of sponges and
gorgonians occurred on the northwestern Mediterranean
coast. What is the cause of this mortality ? What are the
mechanisms involved ?
The warming of the deep Mediterranean waters is already
known for several decades ; presently, there is no doubt that
surface layer temperature is also increasing (see box). Since
a dozen of years, biologists are accumulating evidences :
northward migrations of species coming from warmer
regions, change in abundance of populations, species with
southern affinity taking precedence on those with northern
affinity. Contrary to swimming animals, sessile invertebrates
can not move from their location to respond to climatic
change. Although they are adapted to average local condi-
tions, they are still sensitive, on the boundary of their distrib-
ution area, to large yearly variability. So they are the first to
be damaged by extreme climatic events. Summer 1999
offers a very clear example.
The 1999 mass mortality
During Summer 1999, a mass mortality of large sessile inver-
tebrates living on rocky or coralligenous concretions (i.e. hard
substrates built up by calcareous algae, with overhangs under
Lettre pigb-pmrc France n°15 - Changement global
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Figure 2 - Extension géographique et chronologie de l'événement. Les mortalités sont apparues à l'Est, avant de s'étendre vers l'Ouest
jusqu'à Marseille entre la mi-août et la mi-octobre 1999.
Geographical extension and chronology of the disease outbreak. Mortalities appeared at the east, before extending to the west up to Marseilles
between mid-August and mid-October 1999.