Lettre pigb-pmrc France n°15 - Changement global
tébrés sessiles de substrats rocheux ou coralligènes (i.e.
substrats formés par des algues calcifiées, sous les sur-
plombs desquels se développe le corail rouge), entre 10
et 45 mètres environ, a été observée sur les côtes de
Provence. Des Spongiaires, des Cnidaires, des
Bryozoaires, des Bivalves, des Ascidies, ont été mortelle-
ment touchés (figure 1, voir pages couleur ). Les mortali-
tés sont apparues à l'Est, avant de s'étendre vers l'Ouest
jusqu'à Marseille entre la mi-août et la mi-octobre 1999
(figure 2). Des manifestations similaires ont été observées
en Italie, depuis l'archipel toscan jusqu'à la frontière fran-
çaise, et des témoignages épars font état de mortalités en
Grèce, Tunisie et aux Baléares. Les éponges commerciales
(Hippospongia, Spongia) et les gorgones (Eunicella singu-
laris et Paramuricea clavata) ont été très sévèrement affec-
tées, alors que la gorgone jaune E. cavolinii et le corail
rouge Corallium rubrum ont mieux résisté. Ainsi, 90% des
éponges commerciales du Parc National de Port-Cros ont
été touchés ; sur plus de 3000 colonies de gorgones
P. clavata étudiées le long du littoral provençal, 92% pré-
sentaient des nécroses importantes. Par extrapolation, on
suppose que des millions de colonies ont été détruites en
France et en Italie.
Capacité de récupération des colonies
L'existence de données de référence acquises peu de
temps avant cet évènement a permis d'évaluer son
impact sur la densité et la structure de taille de certaines
populations. Trois ans plus tard, la récupération des
populations est loin d'être complète et plusieurs décen-
nies seront nécessaires pour qu'elles retrouvent leur état
which grows the red coral Corallium rubrum), between 10 to
45 meters depth, has been recorded off the Provence coasts :
sponges, cnidarians, bryozoans, bivalves, ascidians, have been
affected (figure 1, see colour pages). Mortality was first
recorded on the Eastern part, before extending to the West up
to Marseilles between mid-August to mid-October 1999
(figure 2). Similar observations were done in Italy, from the
Tuscan archipelago to the French boarder, and scattered
records of mortalities were made in Greece, Tunisia and
Balearic Islands. Bath sponges (Hippospongia, Spongia) and
gorgonians (Eunicella singularis and Paramuricea clavata)
were the most affected species, while the yellow gorgonian
E. cavolinii and the red coral showed less extensive damage.
For example, 90% of the bath sponges from the Port-Cros
national Park have been affected ; on a total of more than
3,000 colonies of the gorgonian P. clavata studied on the
Provence coast, 92% showed severe damages. Extrapolating
from these figures, millions of colonies have probably been
killed in France and Italy.
Recovery ability of colonies
The existence of baselines enables to evaluate the mortality
impact on density and size structure of some populations.
Three years later, the recovery of the affected populations is
far from being complete, and several decades will be for full
recovery (figure 3). In the context of the global change and
primordial role of warming up, there is an important risk
that this type of events happens again during the next
decades. One can thus presage dramatic consequences on
the survival of species sensitive to the 1999 thermal anomaly
as well as marine Mediterranean biodiversity as a whole.
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Figure 3 Le lent recouvrement des gorgones (documenté ici sur 2 sites différents) après
l'événement de l'été 1999. Trois ans après la mortalité massive, la biomasse est loin d'être
équivalente à la situation de référence (en moyenne deux fois moins).
The slow recovery of gorgonian populations (analyzed on two different sites) after Summer 1999
event. Three years after the mass mortality crisis, the biomass is far from being equivalent to the refer-
ence situation (as an average two times less).