l'eau, puisque la surface des oasis a plus que doublé en 30
ans, passant de 15 000 à 36 000 hectares irrigués. Quant aux
nappes de surface, elles sont exploi-
tées à la limite de leurs ressources ; les
plus importantes, celles du centre et
du Sud tunisiens, affichent des situa-
tions de surexploitation, avec tout ce
qui s'en suit comme aspects de
dégradation qualitative et quantitative
de l'eau (intrusions salées et baisses
des niveaux piézométriques).
Evolution de la politique
hydraulique en Tunisie
depuis la seconde moitié du
XX
e
siècle.
Jusqu'aux années 70 : mobilisation
limitée des ressources.
L'intérêt pour la construction de
grands barrages et les transferts d'eau
destinés à l'alimentation en eau
potable de Tunis, remonte à l'époque
coloniale. Toutefois, la réalisation
d'ouvrages (barrages d'El-Kébir,
Mellague et Béni-Mtir) ne faisait pas
partie d'une stratégie de gestion inté-
grée des ressources. La réalisation de
grands ouvrages va continuer après
l'indépendance, et le nord du pays va
concentrer tous les ouvrages, à
l'exception du barrage de Nebhana en Tunisie centrale. La
plupart des grands barrages étaient destinés à l'irrigation, à
l'exception de Bouhertma et Kasseb, destinés à fournir l'eau
potable pour Tunis.
Début des années 80 : confirmation de la politique des
barrages et application des Plans Directeurs des Eaux.
La fin des années 70 et le début des années 80 constituent un
véritable tournant dans l'histoire du pays, marqué entre autre
par la croissance urbaine accélérée, l'amélioration relative du
niveau de vie et l'extension continuelle des périmètres irrigués
publics et privés. Ceci va se traduire par une augmentation
sensible de la demande en eau. Les ressources mobilisées en
lem of how long they can continue to be used, especially
since this region is being seen more and more as an area
that can be developed through use
of water: oases have more than dou-
bled in size in 30 years, from 15 000
to 36 000 hectares under irrigation.
As far as the aquifers close to the
surface are concerned, they are
being exploited to their limit; the
largest of them, in the centre and
south, are being over-exploited, with
the inevitable resulting decline in
both the quality and the quantity of
the water (saltwater intrusions, and
a drop in piezometric levels).
Changes in water use policy
in Tunisia since the second
half of the 20th century
Until the 1970s: limited mobiliza-
tion of resources
In colonial times there was already
an interest in the construction of
large dams and in water transfer, in
order to supply Tunis with drinking
water. However, the early dams that
were built (El-Kébir, Mellague and
Béni-Mtir) were not part of an inte-
grated resource management strat-
egy. The building of large dams con-
tinued after independence; all were in the north of the
country except the Nebhana dam, in central Tunisia. Most
of these large dams were for irrigation purposes, except
Bouhertma and Kasseb, built to provide domestic water for
Tunis.
The early 1980s: confirmation of the policy of dam con-
struction, and application of the Water Resources Master
Plans
The late 80s and early 90s were a turning point in the his-
tory of the country, marked as they were by accelerated
urban growth, a relative improvement in the standard of liv-
ing, and a continuous extension of public and privately-
Lettre pigb-pmrc France n°16 - Changement global
24
Tableau 1 : Répartition régionale des ressources en eaux de surface en Tunisie en 1995 ( Millions de m
3
)
Tableau 1 :
Regional distribution of surface water resources in Tunisia in 1995 ( Millions of m
3
)
Régions
Nord
Nord
Total
Centre
Centre
Total Sud
Sud
Total
Total
Ouest
Est
Nord
Ouest
Est
centre
Ouest
Est
Sud
Général
Ressources
1 585
605
2 190
190
180
370
20
120
140
2700
Source : Ministère de l'Agriculture, 1998. - Ministry of l'Agriculture, 1998.
Figure 1 : Répartition spatiale du réseau hydrographique et
des précipitations, ainsi que les trois grandes régions
hydrologiques du pays. Source : Kassab A. et Sethom H. 1976
(pour les isohyètes) ; Economie d'eau 2000 (pour le réseau
hydrographique). Réalisation cartographique Daoud A. 2003.
Distribution of the hydrographic network and rainfall, showing
the three major hydrological regions in the country.