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variabilité spatiale. Il est difficile de fixer une valeur limite
utilisable à la pluie cumulée sur un pas de temps.
On constate sur ce graphique qu'il peut pleuvoir en 24 h
dans certains endroits ce qui tombe en plusieurs années à
Paris. La raison est d'ordre météorologique et topogra-
phique.
C'est pourquoi on préfère parler en terme de probabilité, ou
encore de temps de retour associé à cette probabilité. On
dira ainsi que la pluie décennale journalière à Grenoble est
de l'ordre de 100 mm ; cela signifie qu'il y a une chance sur
10 soit 10 % que la pluie maximale journalière d'une année
prise au hasard dépasse cette valeur. On dit que son temps
de retour est de 10 ans, ce qui ne signifie nullement que
cette pluie revienne tous les dix ans. De la même façon, le
temps de retour du 1 sur un dé à jouer est de 6 car le 1
revient «en moyenne» tous les 6 coups.
L'étude des pluies extrêmes revient donc à analyser, en
tenant compte du climat et de ses variations saisonnières,
les séries historiques ajustées avec des modèles probabi-
listes de valeurs extrêmes. Pour synthétiser ces études, on
en tire depuis quelque temps des cartes d'aléa pluviomé-
trique, car les caractéristiques statistiques de la pluie ont
une certaine structure spatiale. A titre d'exemple nous
présentons figure 2 (voir pages couleur) la carte des
pluies décennales de 24 heures dans la région Cévennes
Vivarais. Ainsi dans la zone IV, on observe en moyenne
sur 10 ans une pluie maximale comprise entre 230 et 259
mm sur 24 heures. On remarquera sur cette carte
l'importance des reliefs, auxquels de plus fortes pluies
sont attachées.
Les pluies : leur variabilité dans l'espace et
dans le temps
La variabilité spatiale des caractéristiques de pluies est très
importante. La variabilité temporelle l'est également : en
un point, les pluies fortes sont très différentes d'une
année à l'autre. Par contre, et cela conforte les études
probabilistes, la variabilité temporelle des caractéristiques
statistiques des pluies est faible. Autrement dit, la loi de
probabilité des pluies diffère beaucoup d'un point à
l'autre mais peu dans le temps, du moins à l'échelle de
quelques générations humaines. L'exemple suivant
montre que si l'on découpe en deux séries les données
des pluies maximales journalières annuelles à Marseille,
les résultats sont très voisins entre eux et très différents de
ceux de Coursegoules, station près de Nice (figure 3)
Il en est de même si on examine le nombre de jours de
pluie de chaque année dépassant un certain seuil ; on ne
décèle ni à l'oeil, ni par des méthodes statistiques d'évolu-
tion significative (figure 4).
Les études actuelles ne montrent pas de variation signifi-
cative notoire sur les caractéristiques des pluies extrêmes,
It may be seen on figure 1 that the rainfall collected in a
given would need several years to accumulate in Paris owing
to meteorology and topography.
This is why it is preferable to express it in terms of probabil-
ity, or in the return period associated with this probability.
One speaks of a daily 10 years return rainfall of the order of
100 mm in Grenoble : this means that there is one chance in
ten, i.e., 10 % chance, that the maximum daily rainfall of
any given year exceeds this value. One says that its return
period is 10 years which does not mean that this rainfall
occurs regularly every ten years ... ! Similarly the return time
of a one when playing dice is 6, since the one appears on
average every 6 tosses.
Extreme rainfall studies therefore consist in analysing historical
series by fitting probabilistic models that take into account the
local climate and its seasonal variations. Such studies are cur-
rently synthesised into rainfall maps of given return periods,
since the statistical characteristic of rainfalls, or the rainfall haz-
ard, is reasonably structured in space. For example, figure 2
(see colour pages) displays the map of the daily 10-yr return
rainfall over the Cévennes - Vivarais region. In zone IV, one
rainfall larger than 230 to 259 mm over 24 hours occurs over
an average of 10 years. This map illustrates the role of the
relief, which coincides with the highest rainfalls.
Rainfall variability in space and time
The spatial variability in the statistical characteristics of rain-
fall is very large. The same is true for the temporal variabil-
ity of rainfall at a given point: from one year to another,
intense rainfall values vary significantly. However the tempo-
ral variability of the rainfall statistics remains small. In other
words, the probability distribution of rainfalls may differ sig-
nificantly from one point to another, but changes very little
with time, if at all, at least at the scale of a few human gen-
erations. Experience shows that if the long series of annual
maximum daily rainfalls at Marseille is split into two parts,
the results remain very similar for both, but very different
from those of Coursegoules, a station near Nice (Figure 3).
Lettre pigb-pmrc France n°16 - Changement global
4
0
50
100
150
200
250
300
-2
0
2
4
6
Pluie maxi journalières de chaque année "Coursegoules et Marseille"
(série de Marseille découpe en deux périodes : 18864 - 1922 et 1923 - 1991)
Pluie maxi annuelle en mm
Coursegoules
Max 1
Max 2
u de Gumbel = Log (-Log (prob. au non dépassement)
Bilan : on voit très peu de différence entre les deux périodes
de Marseille, par contre la différence est notable entre
Coursegoules et Marseille
Figure 3 : Pluies maximales journalières annuelles à Marseille et
Coursegoules.
Annual maximum daily rainfalls at Marseille and Coursegoules.