Lettre pigb-pmrc France n°17 - Changement global
est impossible de conclure à une tendance sur les 15 der-
nières années. Si une ten-
dance existe, à l'échelle de
la décennie, elle est noyée
dans la variabilité. Il est
donc nécessaire de conti-
nuer à effectuer une sur-
veillance à plus long terme
pour lever le doute.
Basses latitudes : mesures
au moyen de ballons
longue durée
Des vols de l'hygromètre
du LMD ont été effectués
au moyen de MIR
(Montgolfières Infra
Rouges) lancés à partir de Latacunga (1°S) en équateur.
La MIR est un ballon à air chaud développé par le CNES
et pouvant évoluer dans la stratosphère pendant plusieurs
semaines. L'altitude de vol de ce ballon dépend du rayon-
nement capté : la nuit le ballon est chauffé par le rayon-
nement Infra Rouge terrestre et durant la journée le
rayonnement solaire supplémentaire provoque une mon-
tée en altitude du ballon. Ainsi entre le jour et la nuit, le
ballon évolue entre environ 27 et 20 km d'altitude. Les
mesures de vapeur d'eau sont effectuées au cours du
changement d'altitude du ballon, permettant ainsi
l'obtention de profils stratosphériques le long de la trajec-
toire du ballon.
Deux campagnes se sont déroulées respectivement en 1991
et 1994. Les vols de 1991 eurent lieu en avril et mai, peu
avant l'éruption volcanique intense du Pinatubo, dans une
gamme de latitude 5°S à 20°S. Les vols de 1994 eurent lieu
dans la même gamme de latitude. La Figure 4 montre la
moyenne de l'ensemble des profils mesurés au cours de ces
deux campagnes : on observe une nette augmentation de
la quantité de vapeur d'eau, supérieure à la variabilité, de
l'ordre de 0.5 ppmv entre 1991 et 1994, entre 21 et 27 km
d'altitude. Cela semble confirmer les observations faites à
partir du satellite UARS qui montrent une augmentation
rapide, et du même ordre de grandeur, de la vapeur d'eau
stratosphérique juste après l'éruption du Pinatubo, entre
1991 et 1995, suivie d'une stabilisation après 1996. Les
éruptions volcaniques intenses pourraient donc contribuer
pour une grande part à l'augmentation de la vapeur d'eau
stratosphérique comme cela a été par ailleurs suggéré par
certains modélistes.
Conclusion
Un certain nombre de profils de vapeur d'eau stratosphé-
rique ont été mesurés depuis 1987 au moyen de l'hygro-
mètre à point de givre embarqué sur ballons, développé
par le LMD, tant aux latitudes moyennes qu'aux basses et
hautes latitudes.
latitude. Figure 4 shows the average values of all profiles mea-
sured during these two cam-
paigns: between 21 and
27km altitude, there is a clear
increase in the water vapour
content, larger than the vari-
ability, and of about 0.5
ppmv from 1991 to 1994.
This seems to confirm the
observations made with the
UARS satellite, which showed
a fast increase of the same
order of magnitude in the
stratospheric water vapour,
just after the eruption of
Mount Pinatubo, between
1991 and 1995, followed by
a stabilization after 1996.
The intense volcanic eruptions may have largely contributed to
the increase in stratospheric water vapour, as was suggested by
some modellers.
Conclusion
A number of stratospheric water vapour profiles have been mea-
sured since 1987 by means of the frost-point hygrometer on
board balloons developed by the LMD, at mid latitudes as well
Figure 3 : voir pages couleur - see colour pages
Figure 4 : profil moyens obtenus à partir des mesures effectuées en
région équatoriale au moyen de l'hygromètre du LMD embarqué
sur ballonslongue durée de type Montgolfière. Les courbes en
pointillés montrentl'écart type sur les moyennes.
Mean profiles from the measurements in the equatorial area from the
LMD hygrometer onboard long duration balloons (infrared mont-
golfiers). The dashed lines represent the standard deviation.