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Destruction des récifs coralliens

Le problème des coraux ne concerne pas seulement les protecteurs de la nature, soucieux de préserver la biodiversité. Dans de nombreux pays en effet, les coraux font office de brise-lames, protégeant efficacement les côtes. La diversité des poissons abrités par les récifs coralliens assure en outre un revenu régulier à de nombreuses populations de l’Hémisphère Sud.
Les récifs coralliens représentent l’un des types d’écosystèmes les plus menacés de la planète, près de 60 % des coraux de la planète sont soit détruits, soit ils sont en train de blanchir (c’est à dire qu’ils meurent) :

  • Les écosystèmes récifaux sont tout d’abord détruits directement lors de prélèvement de matériaux de construction ou lors de l’aménagement de ports, de zones industrielles, de marinas qui accompagnent notamment le développement du tourisme balnéaire international.
  • Les hydrocarbures, les polluants organiques persistants, les pesticides ou les cyanures perturbent la fécondation et la fixation de certaines larves des polypes, ou sont susceptibles d’inhiber la photosynthèse de ces algues symbiotiques entravant, de ce fait, le renouvellement des colonies et la restauration des récifs déjà dégradés par l’homme. Les herbicides peuvent provoquer le blanchissement des coraux en induisant l’expulsion par les polypes des zooxanthelles, ces algues unicellulaires vivant en symbiose avec le corail.
    • Les récifs coralliens reçoivent de nombreux sels minéraux nutritifs (phosphates et nitrates en particulier) et diverses substances toxiques via les eaux fluviales et estuariennes et les rejets d’eaux usées urbaines et industrielles.
    • La circulation maritime générale, les rejets effectués par les bâtiments, les accidents de transport de composés chimiques dangereux et les pollutions liées à l’exploitation de gisements de pétrole off shore sont également sources de polluants toxiques.
    • Les agressions chimiques peuvent aussi provenir du transfert de polluants atmosphériques dans les eaux marines, par la voie des précipitations, ou encore de l’usage, généralement clandestin, de cyanures pour la capture de poissons destinés à l’aquariophilie ou à la restauration.
  • En plus de leurs actions directes sur les coraux durs, les polluants toxiques rejetés dans les eaux récifales peuvent aussi agir sur d’autres habitats propres aux écosystèmes coralliens. C’est le cas en particulier de l’action des herbicides sur les peuplements végétaux des herbiers récifaux : diminution de l’activité de photosynthèse, durée de reconstitution allongée après une destruction, etc.
  • Enfin, partout dans le monde, les coraux sont notamment très sensibles au réchauffement de l’atmosphère. Ainsi, il suffit d’une augmentation minime de la température de l’eau pour que les polypes commencent à expulser leurs symbiotes, ce qui provoque le blanchiment des coraux. Les récifs subissent les effets du réchauffement des eaux de surface consécutif aux changements climatiques globaux (phénomène de El niño) et – bien que pour l’instant le risque soit moins imminent – à l’accroissement du flux d’ultraviolets en surface de l’océan en raison de la dégradation de l’ozone stratosphérique.
    Mort du corail (blanchissement) dans l’Océan Pacifique.
    © IRD - Pierre Laboute